Le terme « mycose » désigne une infection provoquée par un champignon. La mycose touche surtout la peau et les muqueuses. Il existe trois grandes catégories de mycoses : les candidoses, les dermatophytoses et les malassezioses. Les candidoses surviennent à la suite d’une infection par Candida, un genre de levures. Les candidoses cutanées sont responsables d’intertrigo, une inflammation se produisant surtout dans les plis de la peau, par exemple au niveau de l’aisselle, ou entre les doigts de pied. Les dermatophytoses sont induites par des champignons filamenteux, les dermatophytes. Ils génèrent des intertrigos, la teigne du cuir chevelu, le sycosis de la barbe et des lésions cutanées dites « circinées », en raison de leur forme circulaire. Les malassezioses découlent de Malassezia, un autre genre de levures. Ce sont elles qui causent la dermite séborrhéique, le pityriasis ainsi que la folliculite. Les champignons et levures sont également à l’origine de la mycose des ongles, ou onychomycose ou de la mycose vaginale.

Le traitement de la mycose : les antifongiques

Les médicaments sans ordonnance disponibles pour lutter contre les mycoses cutanées sont des antifongiques, c’est-à-dire des médicaments actifs contre les levures et champignons. Ils sont à appliquer directement sur la peau. En cas de mycose cutanée, les principaux antifongiques à appliquer sont :

• les imidazolés. Parmi eux, l’éconazole est un des plus utilisés ; il est l’actif clef d’Econazole, de Mycoapaisyl, de Pevaryl et de Mycosedermyl). Il existe également le fenticonazole (Lomexin), l’isoconazole (Fazol), le miconazole (Daktarin) et le sertaconazole (Monazol).
• La terbinafine (Lamisilate).

Les conseils en cas d’infection fongique

Ces médicaments se présentent sous forme de :

• Lotions ou crèmes à privilégier sur les mycoses de la peau.
• Poudre, pour les infections entraînant une peau suintante, par exemple l’intertrigo des orteils ou pied d’athlète.

Certaines infections nécessiteront la consultation d’un médecin et la prise d’antifongiques par voie orale, disponibles uniquement sur prescription. Dans ce cas, les médicaments sans ordonnance à appliquer localement sont des traitements d’appoint augmentant les chances de réussite du traitement. De même, demandez conseil à nos pharmaciens si vous prenez déjà un traitement avant d’appliquer un antifongique local. La durée du traitement varie en fonction de l’infection et du médicament utilisé ; il faut bien suivre les consignes, et l’appliquer avec régularité. Même si la peau a l’air guérie et ne présente plus de marques, il est nécessaire de continuer les applications en respectant la durée minimale demandée pour un traitement optimal : 15 jours pour une mycose cutanée. En cas d’intertrigo, ou pied d’athlète, il est conseillé de bien sécher lors du traitement ses orteils et de changer quotidiennement la serviette de bain destinée aux pieds et les chaussettes/collants. Pour prévenir toute contamination de ses proches, il ne faut pas marcher pieds nus lorsque l’on est infecté, ne pas mettre de tapis de bain et laver et désinfecter à l’eau de javel régulièrement les sols et la douche. Lors du traitement de Pityriasis versicolor, une décoloration de la peau peut survenir. C’est un phénomène normal, sans danger, et temporaire : la peau retrouvera sa pigmentation en 2 à 3 mois. En cas d’infection par Candida, il est déconseillé d’utiliser un savon dont le pH est acide, il constituerait un milieu favorable à la prolifération de la levure. Le savon alcalin ou neutre est à privilégier. En revanche, en cas d’infection par dermatophytes, il est préférable d’utiliser un savon acide. Enfin, pour prévenir toute réapparition d’une mycose, on évite autant que possible la macération : on bannit donc le port de vêtements trop serrés, en fibres non naturelles et on change quotidiennement de sous-vêtements. La chaleur et l’humidité favorisant les champignons, on se sèche soigneusement les pieds après s’être lavé. Dans les lieux comme les piscines ou les douches collectives, on porte des sandales.

Cas particulier du pied d’athlète

Le pied d’athlète, appelé intertrigo est une mycose siégeant au niveau du pied due au développement d’un champignon de la famille des dermatopohytes. Principalement localisée au niveau de la jointure entre les orteils, elle peut s’étendre à la plante des pieds et est souvent accompagnée d’une atteinte au niveau des ongles des pieds (onychomycose). Cette dermatomycose se manifeste par des démangeaisons parfois importantes, les lésions sont rouges entourées de squames blanchâtres. La peau finit par se fendiller, des fissures apparaissent pouvant saigner. Les lésions de grattage viennent souvent aggraver les lésions. La prise en charge thérapeutique du pied d’athlète est nécessaire, elle nécessite un traitement médicamenteux accompagné de mesures hygiéniques, car cette mycose des pieds est très contagieuse. Une infection fongique non traitée peut se propager à d’autres endroits du corps, ou à autrui et peut entraîner des surinfections microbiennes. Ces complications sont d’autant plus à craindre chez les populations à risques, comme les diabétiques, les immunodéprimés ou les patients souffrant d’artérite.

Comment peut on attraper un champignon au pied ?

Le milieu chaud et humide est l’environnement favorable au développement des dermatophytes. La contamination peut se faire directement, d’individu à individu ou de façon indirecte, par l’intermédiaire des squames infectant les lieux de contacts. Ainsi, piscines, saunas, salles de sports sont autant de lieux propices pour attraper un pied d’athlète. Une macération locale entretenue par une transpiration, un séchage insuffisant et le port de chaussures fermées provoquent le développement de cette mycose plantaire. Pour cette raison, une population particulièrement affectée est celle du milieu sportif mais pas uniquement. Le pied d’athlète affecte de plus en plus de personnes, bien que la population masculine soit essentiellement touchée, les femmes ne sont pas épargnées.

Le traitement de la mycose des pieds

Pour traiter une mycose des pieds, il faut être assidu et ne pas s’arrêter trop tôt ! En effet, lorsque les lésions disparaissent, le champignon est encore là ! L’échec des traitements est souvent dû à un arrêt prématuré des soins. Pour une efficacité maximale, il faut traiter localement les zones atteintes, traiter également l’environnement  et adapter de bonnes habitudes pour éviter les récidives.

Le traitement local d’un intertrigo

tout d’abord se laver les pieds avec un savon à ph neutre. Puis rincer, et surtout sécher correctement et d’une façon approfondie tous les espaces interdigitaux. Puis appliquer un soin antifongique local, au moins 2 fois par jour et suffisamment longtemps dans le temps. Bien respecter les indications thérapeutiques de chaque spécialité. La durée d’application sera environ de 2 à 4 semaines, et bien poursuivre le traitement au-delà de la disparition des lésions. Rester les pieds à l’air, le plus souvent possible.

Le traitement des chaussures et du linge

Celui-ci consiste à prendre en charge chaussettes et chaussures et chaussons, principales causes des réinfestations, car véritable réservoir à champignon. Pensez à les aérer et à les traiter avec une poudre antifongique. Enfin, voici quelques conseils pour éviter les récidives : Ne portez pas de chaussures trop serrées et trop fermées. Essayez d’adopter des modèles aérés, permettant à l’air de circuler, assurant ainsi une bonne ventilation). Séchez-vous correctement les pieds, n’enfilez jamais de chaussettes avant que vos pieds ne soient parfaitement secs (ne portez pas de chaussures mouillées). Si vous souffrez de transpiration excessive des pieds, utilisez des traitements appropriés. Changez de chaussettes et de chaussures tous les jours si possible. Préférez l’usage de matière naturelle (coton, lin) Évitez de marcher les pieds nus dans les espaces publics (port de sandales). Si vous souffrez d’une mycose, pensez à protéger votre entourage, en ne partageant pas vos serviettes et ne marchez pas les pieds nus à votre domicile. Changez très souvent votre linge de toilette.